Dossier BEPECASER n° : 6

Les intersections, les passages à niveau

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I) Introduction

1) Enjeu

Les intersections sont une zone de danger car les trajectoires de différents véhicules s'y croisent.
Dans le rapport annuel 2009, on peut lire "Les collisions par le côté (essentiellement en carrefour) occasionnent beaucoup d'accidents corporels (29,5%) et 14,4% de l'ensemble des personnes tuées sur les routes.".

2) Dans le PNF

On peut lire dans le Programme National de Formation ces deux compétences :
Dans Les Rues : "Savoir aborder une intersection, la franchir ou y tourner en fonction de la signalisation et de la direction choisie.".
Dans Les Routes : "Savoir choisir la voie convenable avant de tourner à une intersection.".

II) La prise d'information

1) La signalisation annonçant une intersection / une priorité.

a) Principes

Les intersections peuvent être annoncées à l'avance par des panneaux. Ce sont alors des panneaux de danger, donc de forme triangulaire, entourés de rouge. En agglomération, ils sont implantés à 50 mètres du danger qu'ils annoncent ; à 150 mètres hors agglomération. Hors agglomération, les intersections sont matérialisées par ces balises, placées de chaque côté de la route rencontrée :

Toutefois, toutes les intersections ne font pas l'objet d'une présignalisation, notamment dans les zones urbaines présentant une forte densité de petites intersections et un faible trafic.

b) Les panneaux annonçant une intersection

Ce sont des panneaux de danger qui nous renseignent non seulement sur l'approche d'une intersection, mais aussi sur le régime de priorité qui s'y appliquera.

Le panneau ci-dessous annonce une intersection sans signalisation. C'est donc la règle de la priorité à droite qui s'appliquera. Je n'ai pas la priorité.

Le panneau ci-dessous annonce une intersection sur laquelle j'aurai la priorité. Les autres usagers auront un cédez-le-passage ou un STOP. Cette priorité n'est valable qu'à la prochaine intersection et ne me dispense pas des précautions nécessaires pour franchir toute intersection.

Les panneaux ci-dessous annoncent une intersection à 150 mètres où j'aurai un cédez-le-passage. Je n'aurai pas la priorité.

Les panneaux ci-dessous annoncent une intersection à 150 mètres où j'aurai un STOP. Je n'aurai pas la priorité.

Le panneau ci-dessous annonce une intersection dont la priorité est régie par des feux tricolores.

Un pannonceau de ce type peut indiquer la trajectoire de la route principale prioritaire. Dans l'exemple ci-dessous, je reste sur la route prioritaire si je tourne à droite. Pour aller tout droit, je devrai céder le passage aux usagers de la route prioritaire circulant en sens inverse.

2) Les indices pour repérer les intersections

Une intersection n'est pas toujours présignalée par un panneau, notamment en agglomération. On utilise alors des indices souvent informels qu'il faut savoir repérer suffisamment à l'avance et interpréter. Exemples d'indices pouvant annoncer un débouché de rue :

Une conduite sûre passe par le repérage précoce des indices. Le conducteur doit donc tant que faire se peut regarder loin devant pour pouvoir conduire par anticipation. Cette détection précoce des indices indiquant la présence d'une intersection est également nécessaire à la pratique de l'éco-conduite en agglomération.

3) Les indices de danger accru à une intersection

a) La visibilité

Plus la visibilité à une intersection s'annonce réduite, plus le conducteur doit faire preuve de prudence et adopter une allure réduite. En effet, que vaut ma priorité si le véhicule qui devrait me céder le passage ne peut pas me voir ?
Si une conduite sûre s'appuie avant tout sur ce que je ne vois pas, ce n'est pas ce que font de nombreux conducteurs. Je devrai donc être particulièrement vigilent pour aborder une intersection où la visibilité est réduite, même si je suis prioritaire.

b) Se croire sur la plus grande route

Les conducteurs qui ont l'impression de rouler sur une route plus "importante" ont intuitivement tendance à penser qu'ils sont prioritaires sur un axe supposé mineur. Or ce n'est pas toujours ce qu'indique la signalisation, et encore moins en son absence, la règle de la priorité à droite. Lorsque je circule sur un axe jugé important, je ne dois pas me croire prioritaire pour autant à toutes les intersections sans avoir pris soin de consulter la signalisation. Lorsque j'aborde un axe important en étant prioritaire, je dois être particulièrement vigilent et ne pas me reposer sur ma priorité, car il est très probable que les autres usagers ne me cèdent pas le passage.

III) Placer son véhicule convenablement avant une intersection

1) Les voies de stockage

Il arrive qu'à l'approche d'une intersection, une voie soit réservée aux usagers s'apprêtant à tourner dans une certaine direction (souvent à gauche). Il s'agit d'une voie de stockage, reconnaissable aux flèches peintes sur la chaussée. Si une voie de stockage est disponible pour la direction que je souhaite prendre, il est obligatoire de l'emprunter dès son commencement. De même, il est interdit d'en ressortir en cas d'erreur de direction. Je dois signaler mon intention aux autres usagers avant de changer de voie, et éviter de ralentir sur l'axe principal si un véhicule me suit (si la configuration de la voie de sélection le permet, évidemment). La présence de flèches vers la gauche (ou à fortiori vers la droite) sur une voie de circulation interdit qu'on l'utilise comme créneau de dépassement.

2) Dans un sens unique

Dans un sens unique, mon placement ne risque pas de gêner un usager venant en sens inverse. Je vais donc serrer à gauche avant de tourner à gauche, et à droite avant de tourner à droite. En faisant cela, je confirme l'information donnée par mon clignotant, et si la voie est large, je libère un espace qui peut être utile à l'usager qui me suit s'il souhaite prendre une autre direction.

3) Dans un double sens

Il ne sera pas question ici de serrer à gauche avant de tourner à gauche, car des croisements dangereux avec les véhicules venant en sens inverse seraient à craindre. Au contraire, on veillera à respecter les voies de circulation quelle que soit la direction choisie, pour ne gêner personne.

4) A l'approche d'un sens giratoire

Si deux voies sont disponibles pour aborder un sens giratoire, la voie de gauche ne doit être utilisée que pour tourner à gauche (on mettra donc le clignotant à gauche) et à fortiori pour faire demi-tour. L'usager qui va tout droit doit rester sur la voie de droite, même si d'autres directions sont disponibles à droite.

IV) J'arrive au niveau de l'intersection et je suis prioritaire

1) Qu'est-ce qui me confirme que je suis prioritaire ?

Par ordre hiérarchique :

2) Toujours valable...

Pour franchir une intersection, il est obligatoire de ralentir, même si je suis prioritaire. Cela me donne le temps de m'assurer du comportement des autres usagers, et éventuellement de freiner en cas de refus de priorité. Toutefois, en agglomération, il arrivera qu'on circule déjà à allure extrêmement réduite, donc déjà adaptée au franchissement de l'intersection.

3) La priorité n'est pas un droit à proprement parler

a) S'assurer du comportement des autres

Quand on a la priorité, il faut toujours s'assurer que les autres la respectent... ou simplement qu'ils m'ont vu. En effet, rien ne sert de mourir dans son droit.

b) La courtoisie

Si la règle est généralement indispensable, la courtoisie reste la première règle de circulation. D'autre part, il sera parfois plus pratique dans certains cas particuliers de faire passer en premier un usager non prioritaire. La fluidité du trafic peut également être à prendre en compte, si cela ne remet pas en cause la sécurité.

c) En cas d'accident

En cas de collision, le conducteur circulant sur l'axe prioritaire n'est pas systématiquement reconnu comme étant dans son droit. Aux priorités à droite notamment, un usager ayant la priorité, et qui percute par le côté à une vitesse inadaptée un véhicule déjà engagé dans l'intersection, est généralement considéré comme responsable par les assurances. On parle alors "d'abus de priorité".

V) J'arrive au niveau de l'intersection et je ne suis pas prioritaire

1) En raison des forces de l'ordre ou d'un véhicule prioritaire

a) Forces de l'ordre

Lorsqu'un agent de police ou un gendarme est placé de profil, il impose l'arrêt. Il convient de s'arrêter là où on l'aurait fait pour céder le passage ou respecter le feu rouge, et de ne pas encombrer l'intersection en s'arrêtant bêtement au niveau de l'agent.

b) Véhicules prioritaires

Quel que soit l'ordre normal de passage, il est obligatoire de céder (ou faciliter) le passage aux véhicules prioritaires lorsqu'ils font usage de leurs gyrophares bleus, éventuellement complétés par leur signal sonore spécifique. Ces véhicules prioritaires sont le SMUR (souvent appelé SAMU), la police, la gendarmerie, les pompiers.
Les ambulances ne font théoriquement pas partie des véhicules prioritaires, mais il convient de leur faciliter le passage également quand elles sont manifestement en intervention urgente.

2) Par un feu rouge

Le feu rouge impose l'arrêt. Il faut regarder au sol s'il est complété ou non par une ligne d'effet. Si c'est le cas, il faut s'arrêter au niveau de cette ligne d'effet. Elle peut être nettement en retrait du feu dans certains cas, par exemple pour permettre aux véhicules lourds qui changent de direction de manoeuvrer aisément. En l'absence de ligne d'effet, il faut s'arrêter au plus tard au niveau du feu.

3) Le feu passe à l'orange fixe au milieu

Le feu orange fixe au milieu annonce le feu rouge. Il impose l'arrêt. Toutefois, il faut contrôler dans le rétroviseur intérieur si aucun véhicule ne me suit de trop près pour pouvoir freiner. Si je suis suivi de près, notamment par un véhicule lourd ou un deux-roues, il sera beaucoup moins dangereux de passer à l'orange que de freiner brutalement.

4) Le feu orange clignotant

a) Le feu orange clignote au milieu

Quand il clignote au milieu, le feu orange annonce que les feux sont hors-service. Il faut alors respecter la signalisation alternative, inutile quand les feux fonctionnent, ou en son absence la règle de la priorité à droite.

b) Le feu orange clignote en bas

Quand le feu orange clignote en bas à la place du feu vert, le dispositif fonctionne normalement.
Ce feu autorise à passer, mais ne donne pas la priorité. Il faut donc être particulièrement vigilent au moment d'avancer, et laisser passer les usagers déjà engagés dans l'intersection. L'attitude à adopter dans ce cas ressemble donc à celle face au signal Cédez-le-passage. Ce n'est pas un feu vert.
Comme les feux fonctionnent normalement, ils sont susceptibles de passer à l'orange fixe puis au rouge.

Ce type de feu peut également être en forme de flèche (dite de dégagement), généralement vers la droite. Il est alors autorisé de franchir le feu rouge si je vais à droite. Mais là encore, il ne s'agit pas d'une flèche verte, qui me donnerait la priorité. Je vais devoir être particulièrement vigilent au moment d'avancer dans l'intersection, à allure très réduite, et laisser passer les usagers qui s'y trouveraient déjà.

5) J'ai un Cédez-le-passage

Il est matérialisé par un marquage au sol fait de gros carrés blancs et par ce panneau :

L'arrêt n'est pas obligatoire, mais souvent utile, pour s'assurer de ne pas gêner de véhicule circulant sur l'axe prioritaire.
Même si on tourne à droite, il obligatoire de céder le passage des deux côtés, car les véhicules venant de droite sont prioritaires sur les deux voies pour entreprendre un dépassement.

6) J'ai un STOP

Il est matérialisé par un marquage au sol fait d'une épaisse barre blanche continue, et par ce panneau :

Ce marquage impose l'arrêt (au moins 3 secondes) au niveau du marquage au sol, puis de céder le passage. Cette signalisation est généralement implantée aux intersections où la visibilité est mauvaise. Souvent, la visibilité est encore insuffisante à hauteur du marquage. Il faut alors d'avancer lentement jusqu'au niveau de la route abordée et marquer une seconde fois l'arrêt.

7) J'ai une priorité à droite à respecter

Il est nécessaire de ralentir suffisamment pour pouvoir s'arrêter si un véhicule arrive de droite. La rue à droite peut être plus petite que la mienne : la priorité n'est pas automatiquement donnée à l'axe jugé le plus "grand".
C'est la présence d'une plaque de rue qui permet de différencier la priorité à droite de la sortie d'un parking, mais elle est plus difficile à repérer que celle d'un véhicule. La présence d'une bordure de trottoir à droite n'indique pas nécessairement que le véhicule venant de droite sort d'un parking privé. Il arrive que les aménagements pour le drainage des eaux de pluies donne l'impression de séparer des rues ouvertes à la circulation, mais ils n'interviennent en rien dans le code de la route.

VI) Les sens giratoires

1) La signalisation les annonçants

L'arrivée sur un carrefour à sens giratoire est présignalée par ce panneau de danger, implanté à 50 mètres en agglomération, ou 150 mètres hors agglomération.

En arrivant au niveau du sens giratoire, on verra toujours un panneau Cédez-le-passage :

puis au centre du rond-point, un panneau d'obligation de tourner à droite, qui impose le sens de rotation :

2) Placement du véhicule avant le sens giratoire

Si deux voies sont disponibles pour accéder au sens giratoire, la voie de gauche ne peut être utilisée que pour tourner à gauche et faire demi-tour.

3) Déplacement sur le sens giratoire

Pour aller à droite ou continuer tout droit, le véhicule doit circuler dans la voie de droite, ou en l'absence de marquage, le long du bord extérieur. Il mettra son clignotant à droite dès lors qu'il dépassera la sortie qui précède celle qu'il souhaite emprunter. Avant de sortir, le conducteur doit vérifier sur sa gauche si aucun véhicule n'est sur le point de lui couper la route en quittant le rond-point directement depuis la voie de gauche.
En raison du grand nombre d'usagers qui ne mettent pas leur clignotant et qui n'adoptent pas une trajectoire conforme sur les sens giratoires, un placement conforme sur la voie de droite peut faire penser à tort que le véhicule va sortir, et favoriser un refus de priorité, même en l'absence de clignotant droit. Pour éviter toute confusion, il est conseillé de clignoter à gauche tant qu'on ne sort pas, et basculer le clignotant à droite aussitôt que l'on a franchi la sortie qui précède celle qu'on souhaite emprunter.

Pour tourner à gauche ou faire demi-tour, il est possible (mais pas obligatoire) d'utiliser d'abord la voie de gauche, ou la partie intérieure du rond-point. On met alors le clignotant gauche.
Dès que l'on passe au niveau de la sortie qui précède celle qu'on souhaite emprunter, il faut se rabattre vers la voie de droite et basculer le clignotant

VII) Les passages à niveau

1) Présignalisation annonçant un passage à niveau

2) Les différents types de passage à niveau

a) Avec barrières et signal automatique
b) Sans barrières

3) Règles à respecter

VIII) Connaissance des situations à risque aux intersections.

1) Se croire sur la route la plus grande

2) Un véhicule qui double celui qui me laisse passer

3) Feu vert pour les piétons en même temps que les véhicules qui tournent à droite





Olivier Batteux